Inquiétante dégradation des comptes des TPE
Depuis le début de l'année 2012, les TPE constatent une forte dégradation de leur fond de roulement, situation due en partie par une dégradation de leur marge.
65,14% des TPE expriment au moins un besoin de financement. Ce besoin correspond, pour plus de 76%, à un besoin de trésorerie.
Les réponses bancaires coûteuses et inadaptées
Des taux de financement jusqu'à 22%
Lorsqu'une TPE obtient la facilité de caisse sollicitée auprès de son partenaire bancaire, la réponse apportée correspond dans près de 60% des cas à des découverts en compte, autorisés ou non, très coûteux pour l'entreprise (de 10,25% à 22%).
Aucune réponse pour les crédits de trésorerie
Les structures susceptibles de venir en appui des crédits accordés par les établissements bancaires (OSEO, sociétés de caution mutuelle) ne formulent aucune proposition en matière de crédit de trésorerie, première demande formulée par les TPE.
Le soutien aux crédits de trésorerie des PME mis en place par OSEO en 2008 a été abandonné au 31 décembre 2010.
Les TPE sans illusions sur la participation des banques au financement de l'économie
Les TPE expriment en majorité des doutes sur la volonté des établissements bancaires de financer l'économie en général (58,44%), comme leur propre activité (55,27%).
La relation entretenue avec leur partenaire bancaire n'est satisfaisante que pour 37% des responsables de TPE.
Pour autant, les responsables de TPE sont 68% à ne pas envisager de changer de banque dans l'année, signe supplémentaire qu'ils ne se font aucune illusion sur des réseaux bancaires qu'ils jugent globalement défaillants.
La BPI future banque des TPE ?
Au constat que les réseaux bancaires traditionnels n'assument plus leur rôle, les TPE en appellent aux pouvoirs publics et à la Banque Publique d'Investissement comme alternative pour leur assurer un accès direct aux crédits (48,55%). Ces chefs d'entreprise sont même 1/3 à solliciter la création pure et simple d'une banque de réseau venant en substitution des établissements financiers privés.
Dans le même temps, une très forte majorité d'entre eux (87,54%) n'accorde pas confiance au gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour redresser l'économie. Ce challenge peut facilement être relevé par le gouvernement sous réserve qu'une réflexion sur les TPE soit intégrée aux objectifs et moyens de la future BPI.
Propositions du SDI
BPI – FINANCEMENT DE LA TRESORERIE DES TPE
➢ Développer une offre de financement de micro-crédits à destination des TPE
Dans leur très grande majorité, les besoins de trésorerie des TPE sont inférieurs à 15.000€. Les établissements bancaires se désintéressent de ces micro-crédits pour des raisons de coûts (montage du dossier) et d'opportunité (un découvert est 4 à 5 fois plus rémunérateur qu'un crédit classique).
➢ Financement direct par la BPI
ll s'agit de pallier, dans l'urgence, les déficiences des réseaux bancaires classiques.
➢ Activation de fonds de soutien au renforcement de la trésorerie
Alternative, voire mesure complémentaire à la précédente visant au financement direct. Nous précisons que les fonds mis en place en 2008, gérés par OSEO, ont été supprimés au 31 décembre 2010. Afin de ne pas renouveler les erreurs du passé, les conventions conclues entre les établissements bancaires et la BPI devront prévoir une possibilité de saisine directe de la BPI par un professionnel dont la banque a refusé la demande de crédit de trésorerie.
➢ Mobiliser tous les canaux de communication pour informer des offres de la BPI à destination des TPE
Le taux de 54% de professionnels ne connaissant par le Médiateur du crédit démontre à quel point il est difficile de faire circuler une information auprès des TPE. Il convient en conséquence de mobiliser tous les canaux possibles :
– cabinets comptables
– organisations professionnelles
– chambres consulaires
– établissements bancaires : les conditions générales de banque devront mentionner les voies de recours ouvertes au professionnel auquel serait opposé un refus de crédit, d'investissement ou de trésorerie. Tout refus de crédit, quel qu'en soit la nature, devra être notifié sous 48 heures par écrit à l'initiative de la banque avec mention spécifique de ces voies de recours.