Le RSI (Régime Social des Indépendants) est la « sécu » de 2,8 millions de cotisants artisans, commerçants et professionnels libéraux (pour la seule part « maladie » en ce qui concerne ces derniers).
Issu de la fusion entre différentes Caisses maladie et retraite des professionnels indépendants, le RSI est devenu leur interlocuteur social unique à compter du 1er janvier 2008.
Dans un rapport en date du 12 septembre 2012, la Cour des comptes estimait que la réforme ayant conduit à la création du RSI avait été mal construite et mal mise en œuvre, ce qui avait abouti à un bilan financier catastrophique. Dans le prolongement de l’alerte lancée au printemps 2010 par le Médiateur de la République, la Cour se faisait l’écho des doléances de centaines de milliers de professionnels indépendants en butte aux tracas administratifs et aux conséquences financières des dysfonctionnements du RSI.
Une année après les dernières élections des administrateurs des Caisses RSI et deux années après la signature d’une Convention d’Objectifs et de Gestion avec l’État, le SDI a souhaité faite un point sur l’appréciation portée par les professionnels indépendants sur leur régime de protection sociale.
Le jugement des 1025 professionnels ayant participé au sondage est sans appel avec un taux 63% qui ne trouvent aucune vertu au RSI, contre 6% qui ne lui trouvent aucun défaut.
Lorsque les professionnels ont réussi à entrer en contact (difficilement pour la moitié d’entre eux) avec le RSI, l’appréciation du service rendu est négative à 60%.
80% des professionnels estiment que les services du RSI n’ont pas connu d’amélioration sur ces dernières années et 87% considèrent que la mise en place du RSI constitue un recul de leurs droits sociaux.
Ils sont en conséquence 67% à préconiser un transfert de leur protection sociale aux URSSAF, lesquels gèrent déjà à ce jour les appels de cotisations, le versement des prestations étant du ressort du RSI.
La situation est telle que plus du quart des professionnels qui ont opté pour un statut de salarié ou d’assimilé salarié au sein de leur entreprise ont réalisé ce choix dans le seul but de s’affranchir des difficultés du RSI.
Existe-t-il un plan B ou ne resteront bientôt au RSI que ceux qui n’ont d’autre choix, au risque de nourrir des mouvements de contestation du bien-fondé même d’une protection sociale universelle et solidaire ?