Bonus-Malus sur les arrêts maladie : les employeurs vont-ils encore devoir passer à la caisse ?

Arrêts maladie : entre (certains) employeurs et (certains) salarié(s), le fossé se creuse. Les premiers reprochent aux seconds leur manque d’implication, leur tendance à l’absentéisme, voire leur manque de professionnalisme. Les seconds reprochent aux premiers une pression à la rentabilité, un manque de considération, un perfectionnisme trop poussé.

Dans ce type de relation conflictuelle, ce sont les salariés qui ont le plus souvent le dernier mot, appuyés par des médecins complaisants et parfois par une médecine du travail qui ne l’est pas moins. Et tous, salariés comme employeurs, paient au travers des cotisations sociales l’explosion des arrêts de travail courts et longs constatée depuis 2019.

Pour stopper l’hémorragie, la Sécurité sociale formule 3 propositions :

  1. Faire payer les employeurs
  2. Faire payer les employeurs
  3. Et faire payer les employeurs

Solution N°1 : Un bonus-Malus

Le schéma est le même qu’en ce qui concerne les accidents du travail : augmenter le niveau de cotisations des entreprises qui s’écartent trop de la moyenne et abaisser celui des autres, sachant que l’objectif final est de récupérer des fonds.

Dans ce cadre, la Sécu a établi une liste de secteurs professionnels problématiques dont la lecture est assez édifiante.

Arrive ainsi en pole position de l’absentéisme le secteur bancaire, suivi de près par le secteur de l’administration hospitalière. La troisième place est occupée quasi ex æquo par les groupements d’employeurs et services aux entreprises ainsi que la fabrication-réparation de matériels électroniques et bureautiques.

Sont aussi cités les collectivités territoriales, les experts-comptables, les offices publics et ministériels ainsi que les secteurs de l’imprimerie et du routage.

On notera une surpondération des secteurs publics et parapublics dans cette liste supposée désigner les plus mauvais managers de France. À moins que cette surpondération ne tienne plus au niveau de prise en charge des arrêts maladie (maintien du salaire à 100 % dès le premier jour, ce qui expliquerait la présence du secteur bancaire).

Solution N°2 : Transférer aux employeurs tout ou partie de la charge de l’indemnisation des premiers jours d’arrêt

Dans ce scénario ; la Sécu n’interviendrait plus au 4ème jour d’arrêt comme aujourd’hui mais à partir du 8ème jour. Les 3 jours de décalage seraient intégralement pris en charge par l’employeur, qu’il s’agisse de la part Sécu comme de la part complémentaire.

Solution N°3 : La même que ci-dessus mais en plafonnant la part couverte par l’employeur.

Un fait reste incontournable : la Sécu cherche les moyens de réaliser des économies. Tout se joue maintenant, en préparation du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Notre mobilisation doit donc être immédiate en vue de refuser d’être une fois encore les vaches à lait d’un système dans lequel on nous accuse au surplus d’être de mauvais managers !

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