Augmentation du temps de travail : un effort de solidarité, pas de guerre ! – La tribune de Marc Sanchez, secrétaire général du SDI

UGMENTATION DU TEMPS DE TRAVAIL : UN EFFORT DE SOLIDARITE, PAS DE GUERRE !

Certains représentants patronaux et quelques économistes estiment pouvoir profiter de la perspective d’une « économie de guerre » pour progresser dans le débat sur la durée du temps de travail dans notre pays.

Cet opportunisme belliqueux masque dans les faits, les véritables raisons pour lesquelles nous devrons impérativement réformer notre modèle économique et social pour le bien du pays, et il pourrait même s’avérer totalement stérile.

Présenter l’augmentation du temps de travail comme une solution incontournable au seul motif de la menace d’une guerre totale est donc contreproductif. Cette approche « effort de guerre » somme toute anxiogène et aussi capitalistique dans son acception négative, risque pour le moins de nous détourner de notre objectif.

En effet, il ne fait aucun doute sur le fond qu’il est nécessaire d’accroître notre productivité, et par extension, notre temps de travail, dans une durée hebdomadaire et/ou sur l’ensemble d’une carrière professionnelle. De fait, la France se place aujourd’hui en 25ème position sur les 27 de l’UE sur le critère de la durée annuelle du temps de travail. Cependant, cet effort ne serait socialement pas accepté sans contreparties qui devraient nécessairement intégrer les dimensions émancipatrices du travail et le pouvoir d’achat des salariés de nos entreprises.

C’est donc dans la lignée de ces deux axes majeurs (émancipation par le travail et pouvoir d’achat), que le SDI prône de longue date, la remise à plat des 35h, non pas au bénéfice d’un revenu différé repoussé aux calendes grecques, ni pour le financement du tonneau des Danaïdes de la dette publique, et encore moins au nom de « l’effort de guerre » !

Par leurs 50h de travail par semaine, nos commerçants, nos artisans, nos dirigeants de TPE et nos professionnels libéraux incarnent aux côtés de leurs salariés à chaque instant, les valeurs liées au travail, à savoir l’engagement, la détermination, la création de richesse, le dépassement, et j’en oublie certainement…

Alors oui, nous pouvons protester contre nos grandes entreprises européennes qui traversent l’Atlantique pour prêter allégeance à notre « ancien » allié fortuné ; nous pouvons protester contre celles qui délocalisent leurs productions et/ou leurs bénéfices pour accroître leurs dividendes ; nous pouvons protester contre cette société qui nous invisibilise, parfois nous méprise parce que « trop petits », et enfin, nous pouvons aussi protester contre cette classe politique qui nous efface dans ses chiffres macro-économiques.

Pour autant, nous sommes viscéralement attachés à la France, à ces territoires et à son modèle social, et donc au travail et à ses valeurs qui l’ont construit.

C’est la raison pour laquelle, présents sur l’ensemble du territoire national aux côtés de nos 4 millions de salariés, nous proposons un pacte : travailler plus pour produire plus, gagner plus pour consommer plus et ainsi mécaniquement augmenter nos contributions en impôts, taxes, cotisations sociales et équipement militaire, puisqu’apparemment le besoin s’en ferait sentir.

Mais attention, ne nous trompons pas, il ne s’agit pas d’un effort de guerre, mais d’un effort de solidarité et de responsabilité au nom de la paix sociale, et il doit être entendu dans ce seul sens !

Retrouvez notre précédente tribune sur le temps de travail et le pouvoir d’achat ici.

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