À force d’en entendre parler, de lire des informations sur ce qui pourrait arriver, ce qui devrait arriver ou ce qui arrivera, on finit par ne plus savoir ce qu’il en est réellement de ce Budget 2025.
De fait, après des mois, à savoir septembre 2024, les données budgétaires n’ont été définitivement validées que lundi dernier, 17 février 2025.
Et encore… la mesure sur la franchise en base de TVA est toujours en « suspens ». Comme quoi et quelle que soit l’opinion des uns et des autres sur ce sujet, il n’est jamais inutile de se mobiliser puisqu’un texte définitivement adopté sur le papier peut encore être contesté, voire négocié.
Sur les autres points du Budget 2025, reconnaissons que le pire a été évité pour les TPE, qu’il s’agisse de la fiscalité ou bien des charges sur les salaires avec le maintien des exonérations sur les bas salaires.
Pour autant, nos TPE ne sortent pas indemnes de ce Budget en raison :
– De la suppression des aides sur les charges pour les salaires supérieurs à 2,25 et 3,3 SMIC contre 2,5 et 3,5 auparavant ;
– Du transfert de la charge du complément de salaire en cas d’arrêt maladie d’un(e) salarié(e). La Sécu ne prendra désormais en charge les salaires que sur une base de 1,4 SMIC contre 1,8. En conséquence, les compléments employeurs augmentent d’autant.
Pour tout dire, le Budget 2025 conçu par un gouvernement 1 (Attal), remanié par un gouvernement 2 (Barnier) puis par un gouvernement 3 (Bayrou) relève plus du bricolage que de la vision d’avenir et ne résout en rien les problématiques fondamentales. Ainsi, c’est une nouvelle fois par une augmentation des prélèvements obligatoires sur les entreprises que des dépenses toujours en hausse, jugées « incontrôlées » par la Cour des comptes, seront assumées.
Dans ce contexte, il faut bien considérer que nous ne sommes pas à la fin d’un cycle de vigilance et de mobilisation pour nos entreprises, mais au début d’un autre, à savoir la préparation, espérons-le sérieuse, du Budget 2026.
N’oublions pas en effet l’ensemble des mesures écartées ces derniers mois qui reviendront nécessairement la prochaine fois, quel que soit le contexte politique. Nous pensons à l’indexation des salaires sur l’inflation, la prise en charge par l’employeur de nouveaux jours de carence maladie, pourquoi pas le blocage des prix et certainement une révision plus drastique des allègements de charges sur les salaires.
Car, in fine, la problématique du poids des dépenses sociales (Sécu, retraites, famille, UNEDIC, …) a bien été identifiée à ce stade, jusqu’au Rapporteur du Budget qui affirmait que ces dépenses justifiaient les déficits des vingt dernières années.
La question posée porte en définitive sur le financement de ce modèle social, aujourd’hui centré sur le travail de façon quasi-exclusive, qui mine notre compétitivité au niveau national, européen et international. Pourtant, à ce jour, la réponse au financement semble être encore plus de charges pour les entreprises…
Le SDI a commencé à démontrer à quel point cette fuite en avant était mortifère pour nos entreprises, nos salariés et notre modèle social. Nous constatons que notre front entrepreneurial lancé en juillet dernier est étoffé, relayé, par des économistes et certaines organisations patronales.
Notre mobilisation, justifiée et fondée par votre mobilisation et celle de vos collègues, porte ses fruits ! Nous devons poursuivre dans cette voie tout au long de cette année !
Retrouvez la tribune de Marc Sanchez, secrétaire général du SDI sur le Pouvoir d’achat, les coûts salariaux et temps de travail.