En cette période difficile, l’INSEE vient nous mettre du baume au cœur et surtout nous donner un outil supplémentaire pour mettre en avant l’importance cruciale de nos entreprises pour l’avenir économique de notre pays et donc exiger une réelle prise en considération.
L’étude de l’INSEE porte sur la création d’emplois sur le période 2008-2017. C’est objectivement très lointain mais nous éclaire sur les tendances de fond.
D’un point de vue purement mathématique, sur cette période, seules les grandes entreprises ont créé de l’emploi lorsque toutes les autres (TPE, PME, ETI) en ont détruit. Ce constat résulte d’une simple comparaison du nombre de personnes employées de date à date, sans prise en considération des dynamiques à l’œuvre.
En réalité, par la prise en compte de ces dynamiques, l’INSEE démontre que, sur cette même période, les grandes entreprises sont les seules à avoir détruit de l’emploi lorsque toutes les autres catégories (et les TPE en premier lieu !) en ont créé. Pour autant, le total des effectifs des grandes entreprises augmente. Comment expliquer ce mystère ?
C’est très simple :
Par le changement de catégorie : une TPE (entreprise de moins de 10 salariés pour l’INSEE) qui grandit et donc crée de l’emploi, passe dans la catégorie PME. En comparant de date à date, la TPE a disparu (elle a détruit de l’emploi) lorsque la PME en a créé.
Par la politique d’acquisition des grandes entreprises auprès de structures plus petites : ces dernières disparaissent des statistiques (elles « perdent » de l’emploi) lorsque les grandes entreprises « gagnent » de nouveaux salariés. Peu importe qu’elles licencient massivement puisqu’elles achètent ainsi de nouveaux effectifs qui viennent compenser ces licenciements.
A l’analyse donc de l’emploi sous un angle dynamique, les résultats sont les suivants sur la période 2008-2017 :
TPE : + 126.700 emplois
PME : + 80.000 emplois
ETI : + 68.700 emplois
Grandes entreprises : – 246.300 emplois
La conclusion est que les TPE sont les championnes de la création d’emplois toutes catégories !
Par ailleurs, lorsque les grandes entreprises créent de l’emploi (ça arrive), elles le font sur des zones géographiques très précises. Sur la période 2008-2017 les créations ont été concentrées sur 40 zones… lorsqu’elles en détruisaient sur 80 autres zones d’emplois.
Les TPE, pour leur part, créent de l’emplois partout sur le territoire et grandissent en recrutant dans leur bassin d’emplois.
Le personnel politique peut éventuellement se dire : « Les TPE ? Une de perdue, dix de retrouvée ». C’est une erreur grave pour deux raisons :
La confusion règne aujourd’hui sur la notion de « création d’entreprise » où, dans les statistiques INSEE, un étudiant microentrepreneur qui livre des repas à vélo a le même poids que les 7% d'entreprises qui se créent avec 3 salariés en moyenne.
Il résulte des conclusions de l’INSEE que, pour les TPE et PME, « il y a moins d’emplois créés par les nouveaux établissements que d’emplois détruits par les établissements qui disparaissent ».
En conclusion, l’INSEE confirme ce que le SDI affirme depuis sa création : nos TPE sont essentielles à la croissance et à la création d’emplois !
Dans le contexte qui nous occupe actuellement dans le cadre de nos échanges avec Bercy, le ministère du travail et celui de la justice, à savoir un plan de crise et de sortie de crise pour nos entreprises, cette étude est un outil précieux que nous ne manquerons pas d’utiliser.
Nous pouvons être collectivement fiers de nos activités ! Et encore, aucune étude précise n’a encore été publiée sur ce que nous apportons en termes de fiscalité locale et nationale…