PRÊT GARANTI PAR L’ÉTAT (PGE) : QUI Y A ACCÈS ? QUI VEUT ENCORE S’ENDETTER ?

Depuis le mois de mars dernier, ce sont 110 milliards de prêts bancaires garantis par l’État à hauteur de 90% qui ont été accordés par les banques aux entreprises sur un montant total disponible de 300 milliards d’euros.

Reste donc 170 milliards de disponibles d’ici au 31 décembre 2020.

Justement, Bruno Le Maire vient d’annoncer un « nouveau PGE » à destination des entreprises saisonnières qui réalisent au moins 80% de leur CA en trois mois. Ces dernières auront la possibilité d’emprunter jusqu’à 100% du CA habituellement réalisé sur ces trois mois.

Résumons la philosophie du PGE. Si une entreprise n’a pas la possibilité de payer ses charges courantes par son activité, par exemple en raison d’une pandémie mondiale, elle peut s’endetter sur les 5 à 10 prochaines années à un taux inconnu afin de payer les dites charges : loyers, impôts, assurances, comptable, frais bancaires, location longue durée de matérielle, éventuellement les salaires,… Bien entendu, cette entreprise aura plus de difficultés à réaliser des investissements au regard de son taux d’endettement. En tout état de cause, à ce jour, aucun décisionnaire n’a envisagé de traiter sérieusement la problématique des loyers, des impôts ou encore celle des assurances perte d’exploitation.

La seconde question est de savoir qui a accès au PGE. Sur le papier, avec un taux de refus de 2,7% selon la FBF (Fédération bancaire Française), quasiment toute entreprise qui demande un PGE l’obtient. La réalité du terrain semble pourtant différente. C’est tout simplement que les banques comptabilisent les refus sur dossiers constitués mais pas les refus oraux ou encore les absences de réponse. Or, ces derniers refus sont légion et laissés à la discrétion des banques dont les critères d’acceptation n’ont pas bougé. Les entreprises qui en définitive auraient le plus besoin du PGE n’y ont pas accès.

Pour le SDI, il est encore temps de faire bouger les choses pour que le plus grand nombre de nos entreprises puissent survivre, avant de parler de plan de relance au demeurant doté de zéro euro pour les TPE à ce stade !

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