Entre 2000 et 2022, le nombre annuel de création d’entreprises en France est passé de 238.000 à plus d’1million.
Sur ce critère, nous surclassons largement tous nos partenaires et néanmoins concurrents, l’Allemagne au premier chef, lanterne rouge du classement.
Et pourtant, avec ce million d’entreprises supplémentaires par an en moyenne depuis 2020 jusqu’en 2023 inclus, la production de richesses de la France est toujours près de 2 fois inférieure à celle de l’Allemagne, notre taux de chômage supérieur de 2 points à 7,5% et notre déficit public sous le coup d’une procédure disciplinaire par la Commission européenne.
Pour expliquer ce paradoxe, nous sommes contraints de considérer soit que nos entreprises nouvelles sont particulièrement défaillantes dans la création de richesses et d’emplois, soit qu’une exception française nous conduit à dénommer « entreprises » des activités économiques qui n’en sont pas.
Nous écarterons la première alternative au motif de l’abondance des études qui démontrent le dynamisme des entreprises individuelles et TPE de moins de 10 salariés dans la création net d’emplois.
Nous retiendrons en conséquence la seconde alternative en corrélation avec l’augmentation constante de la création d’entreprises au sens de l’INSEE depuis l’avènement du statut d’auto-entrepreneur en 2008 devenu microentrepreneur en 2014.
De fait, en assimilant à la création d’entreprise l’activité des microentrepreneurs, l’INSEE, BPIFrance, la Banque de France et bien d’autres institutions intègrent chaque année plus de 700.000 personnes dont :
- 30% exercent en complément de revenus (salariés, retraités) ;
- 10% en revenus d’appoint (étudiants) ;
- 45% de ceux administrativement actifs ne déclarent aucun chiffre d’affaires et sont donc sans activité réelle ;
- Les actifs dégagent un revenu moyen mensuel inférieur à 620€.
Sans remettre en cause le statut et encore moins la volonté entrepreneuriale à terme des microentrepreneurs, il est plus que temps de leur réserver un traitement statistique spécifique, détaché de celui des entreprises.
À ce stade en effet, l’INSEE jette un voile sur notre vision de la création d’entreprises au sens premier du terme et nous berce d’illusions quant aux capacités réelles de croissance et d’emplois de l’économie française.
Retrouvez notre communiqué de presse sur les Défaillances d’entreprises.