Paris, le 24 septembre 2025 — À l’approche d’un choc structurel inédit, la France doit faire face à une alerte rarement aussi pressante : près de 70 000 entreprises menacées de défaillance en 2025 !
Derrière ce chiffre guetté apparaissent déjà des territoires affaiblis, des emplois perdus, et surtout une fracture profonde entre les grandes entreprises et les très petites structures, artisans, commerçants, indépendants, qui forment pourtant la colonne vertébrale de notre économie.
L’Observatoire BPCE publiait en début d’année un constat alarmant : 66 422 défaillances en 2024, soit une hausse de 28 % par rapport à 2019, et 17 966 procédures au 4ᵉ trimestre, un record pour cette période depuis 2009. Pire encore, BPCE anticipe 68 000 défaillances en 2025 et 240 000 emplois menacés, notamment parmi les petites entreprises les plus vulnérables.
Ces projections confortent l’intuition centrale : nous ne sommes plus dans une simple crise conjoncturelle, mais face à une rupture structurelle. Sans une action forte et immédiate, ce seront les plus petites structures qui paieront le prix fort.
Ce qui menace les TPE
- Fiscalité disproportionnée
Sur le plan formel, l’impôt sur les sociétés est le même taux pour tous. En réalité, les grandes entreprises optimisent leurs flux, profitent d’échappatoires, de niches fiscales, de montages sophistiqués — tandis que les TPE paient « plein pot ». Ce déséquilibre creuse jour après jour l’écart de compétitivité entre les acteurs.
- Charges fixes et normes nouvelles
L’obligation de facturation électronique payante, les contraintes administratives, les normes régulières : autant de coûts fixes qui ne se mutualisent pas pour les petites structures. Ces charges pèsent de manière démesurée dès le moindre vent contraire.
- Chocs exogènes
La flambée des coûts énergétiques, les hausses de taux, les pressions sur les matières premières : pour beaucoup de métiers, l’énergie n’est pas une variable d’ajustement, mais une condition d’activité. Quand elle explose, l’équilibre se rompt.
- Absence de portée politique
Le MEDEF s’est mobilisé avec force contre la taxe Zucman — un outil visant à imposer les grandes entreprises mondiales — mais reste étonnamment muet face à la détresse des artisans, boulangers ou petits commerçants soumis à l’explosion de leurs coûts de fonctionnement.
La taxe Zucman : un outil à double tranchant
Nous soutenons l’idée d’un impôt minimum ciblé sur les grandes entreprises — à condition qu’il respecte deux principes non négociables :
- Cibler strictement les acteurs ultra-mondialisés, sans risquer un glissement vers la taxation des patrimoines professionnels des TPE.
- Redistribuer les recettes de façon dédiée, pour alléger le fardeau structurel des plus modestes.
Sans ces garanties, la taxe Zucman pourrait ne rester qu’un étendard symbolique, un bruit médiatique destiné à masquer l’inaction sur le terrain.
Appel à réaction et mobilisation
Cet appel ne s’adresse pas uniquement aux décideurs publics. Il interpelle :
- L’État et les collectivités territoriales : elles doivent intégrer les TPE dans toute réflexion budgétaire, réglementaire et normative, avec des “tests TPE” systématiques avant toute mesure.
- Les médias et l’opinion publique : relayer cette alerte, donner visibilité à ces entreprises fragiles, ne pas laisser le récit économique se faire sans elles.
Car si 2025 confirme les prévisions de l’Observatoire BPCE, ce seront des dizaines de milliers d’emplois, de commerces de proximité, de savoir-faire locaux qui s’effaceront dans un silence assourdissant.