Dans le débat budgétaire actuel sur les 200 à 300 milliards d’euros d’“aides aux entreprises”, le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) alerte sur une réalité trop souvent passée sous silence : une part importante de ces montants ne concerne pas le secteur privé, mais des opérateurs publics et parapublics. Cette confusion entre bénéficiaires privés et publics entretient une opacité qui empêche tout diagnostic sérieux.
Autre angle mort majeur : ces montants sont présentés en coûts bruts, sans aucune évaluation en coûts nets. Aucune prise en compte des emplois sauvegardés, des faillites évitées, des recettes fiscales induites ou de la stabilité que ces dispositifs apportent au tissu économique local. Par ailleurs, ces mécanismes jouent un rôle économique déterminant – en particulier pour les TPE, qui représentent 95 % des entreprises du pays.
Le secrétaire général du SDI, Marc Sanchez, déclare : « Nous demandons la fin de l’opacité budgétaire. Il est indispensable d’identifier précisément qui bénéficie réellement des aides – entreprises privées, opérateurs publics, grandes structures ou TPE. Cette transparence est la seule base possible d’une réforme sérieuse, utile et juste. »
Alors que le Sénat, l’IGF et France Stratégie pointent tous l’absence de consolidation et de suivi, le SDI réclame une remise à plat de l’ensemble des dispositifs d’aide – aides directes, exonérations, allègements, dispositifs territoriaux et dépenses fiscales.
Marc Sanchez ajoute : « Si un débat devait conduire à réduire certains dispositifs, alors il doit aller de pair avec une baisse corrélative des charges pesant sur les entreprises. Le niveau des prélèvements obligatoires en France ne permet aucune ambiguïté : on ne peut pas retirer un amortisseur économique sans rééquilibrer le système. »