Le 8 juillet dernier, le SDI a répondu à l’invitation du gouvernement visant à poser les constats et lancer des actions en faveur du commerce de centre-ville, et plus largement aux commerces de proximité.
En premier lieu, il convient de souligner que les commerces de centre-ville sont très majoritairement indépendants, lorsqu’ils sont minoritaires au sein des zones commerciales et très peu présents dans les centres commerciaux.
Ce fait documenté permet d’affirmer que nos commerces de proximité, incluant naturellement les artisans avec cellule commerciale (boulangers, fleuristes, bouchers, commerces alimentaires,…) constituent le cœur battant de nos villes, toutes tailles confondues.
Ce n’est pour autant un secret pour personne (du moins ça ne devrait pas l’être) que ces commerces de proximité sont en grande souffrance, tant économique que psychologique (cf notre dernier Baromètre des TPE) et constatent la véritable hécatombe de leurs collègues autour d’eux.
Les chiffres sont clairs : en 20 ans, le taux de vacance commerciale en centre-ville a pratiquement doublé, passant de 5,84% à 10,85% en moyenne, soit au-delà de ce qu’il est convenu de considérer comme un seuil critique.
Sur cette période, l’activité commerciale de centre-ville a subi le développement des zones commerciales de périphérie, désormais en perdition et désignées aujourd’hui comme des entrées de ville « moches ».
De fait, les chiffres de ces zones commerciales sont particulièrement catastrophiques avec un taux de vacance moyen de 16,07%.
Sur les 4 dernières années, seuls les centres commerciaux s’en sortent en affichant un taux de vacance à 7,24% en 2024 contre 8,55% en 2020. Comme vu plus haut, c’est dans ces centres que l’on recense le moins de commerces indépendants au profit des franchises. Soulignons néanmoins que les franchisés ne sont autre que des indépendants eux aussi.
Malheureusement sans surprise, et quel que soit le lieu d’implantation, ce sont les secteurs de l’équipement de la personne (habillement, chaussure et maroquinerie) qui sont en pleine déprise sur un an. Les services pour leur part désertent les centres-villes pour se déplacer dans les zones commerciales.
Les seuls secteurs qui connaissent une progression sur une année en centre-ville sont le HCR et la parfumerie / beauté / soins.
Dans les grandes villes, Paris exclue, le commerce indépendant reste encore très majoritaire dans l’Ouest (Rouen, Nantes, Bordeaux), le Sud (Montpellier, Nice, Cannes, Aix en Provence, Marseille) ainsi qu’à Lyon.
En dernier lieu, l’animation et le lien entre les commerçants et leur municipalité sont des éléments essentiels, assumés par le déploiement des « Managers de centre-ville », à ce jour au nombre de plus de 500.
Tout ceci exposé, la question de la déprise du commerce de centre-ville reste quasiment entière car les actions mises en œuvre sont toujours ciblées et totalement débordées par l’ampleur des difficultés rencontrées par les commerçants, comme en témoigne l’évolution des chiffres de la vacance commerciale.
N’ont ainsi pas été abordés lors de l’intervention de la ministre les questions de la fiscalité, y compris locale, du prix des loyers, de la taxe foncière, des normes ou encore de l’import massif de produits à bas coût par le biais d’internet.
Le Conseil National du Commerce, auquel le SDI participe, est en charge de réflexions plus approfondies qui démarreront à la rentrée prochaine.
C’est dans ce cadre, avec votre aide, que nous porterons le fer !