fermeture obligatoire des boulangeries Le SDI alerte : « Défendre la fermeture hebdomadaire à ce stade, c’est défendre l’artisanat de proximité contre la logique d’épuisement et d’industrialisation. »
Paris, le 30 octobre 2025
Face aux pressions croissantes pour supprimer la journée de fermeture obligatoire des boulangeries, le Syndicat des indépendants et des TPE (SDI) prend position pour le maintien de ce principe fondamental à ce stade, garant d’un certain équilibre entre exigence économique, santé des dirigeants, et respect du modèle artisanal.
Sous couvert de « liberté d’ouverture », c’est en réalité un profond déséquilibre concurrentiel qui s’installe : chaînes industrielles contre artisans indépendants, dans une course à l’ouverture permanente que seuls les plus gros peuvent gagner.
Marc Sanchez, secrétaire général du SDI, alerte :
« Ce débat sur l’ouverture 7 jours sur 7 n’est pas neutre. Il pose une question essentielle : veut-on encore d’un tissu artisanal humain, enraciné dans les territoires, ou pousse-t-on vers un modèle de chaînes ouvertes non-stop, où les TPE n’auront plus leur place ? »
« Le vrai danger, c’est l’inégalité des armes. Une franchise peut faire tourner ses équipes en roulement, répartir les horaires, activer des renforts logistiques. Un artisan, lui, est seul ou à deux. Ouvrir tous les jours, pour lui, ce n’est pas une opportunité : c’est une marche forcée vers l’épuisement. »
« Le SDI refuse qu’on impose aux plus petites entreprises un modèle de surenchère permanente. La fermeture hebdomadaire, c’est aussi une protection sociale indirecte, une bouffée d’oxygène. La remettre en cause, c’est accélérer la disparition silencieuse de milliers de TPE. »
Un principe qui protège… les plus fragiles
– La journée de fermeture hebdomadaire obligatoire est une soupape vitale dans les métiers de proximité.
– Dans les TPE, le dirigeant est aussi à la production, à la caisse, à la livraison, à la comptabilité. Il travaille déjà 60 à 70 heures par semaine.
– En face, les chaînes industrielles disposent d’équipes en roulement, de RH dédiées, de services juridiques pour piloter des dérogations…
– Imposer la même règle d’ouverture aux deux mondes, c’est condamner les plus petits.
Une fausse liberté, une vraie mise en danger
– Si certains établissements ouvrent 7j/7, les autres seront forcés de suivre pour survivre, créant une spirale de fatigue, de stress et de découragement.
– Ce n’est pas entre boulangers que la concurrence se joue, mais entre petits indépendants et grandes enseignes intégrées.
– La capacité à ouvrir sans relâche devient un avantage structurel réservé aux plus puissants.
– Résultat ? Les fermetures de boulangeries explosent : +3 000 en 2023 (source : Observatoire du commerce de proximité), essentiellement pour cause d’épuisement du dirigeant.
Les demandes du SDI
- Maintien ferme du principe de fermeture hebdomadaire obligatoire, avec marges d’adaptation locales.
- Contrôle renforcé des groupes contournant la règle par multi-enseignes ou statuts éclatés.
- Reconnaissance du temps de travail réel des dirigeants non-salariés dans les dispositifs de prévention, droits sociaux et santé au travail.
- Lancement d’un débat parlementaire sur l’égalité de traitement entre TPE et chaînes, en matière de temps de travail et d’ouverture.
- Valorisation politique de la régulation du temps de travail comme outil de justice économique territoriale.