Une enquête menée par le SDI auprès de 2070 entreprises de moins de 10 salariés démontre les larges failles de l’Amortisseur Électricité censé soutenir les chefs d’entreprise.
Un Amortisseur à champ large qui in fine ne concernera potentiellement que 180.000 TPE sur les 420.000 nécessitant un soutien.
420.000 TPE sont potentiellement éligibles à l’Amortisseur Électricité.
Toutefois seulement 20% d’entre elles ont une puissance compteur supérieure à 36KVA (soit ce que retient le gouvernement pour déclencher son amortisseur) soient 180 000 entreprises seulement.
Il convient d’expliquer ce résultat.
- 54% de TPE disposent d’un contrat en cours à prix fixe au moins sur l’année 2023 ie les entreprises dont les contrats d’une durée de 3 ans ont été signés début 2021 ou début 2022.
- 44% de TPE ont subi des augmentations inférieures à 50% dans le cadre de leur contrat en cours.
Au total, c’est bien 180.000 TPE qui seront concernées par l’Amortisseur Électricité.
180.000 TPE concentrées dans des filières bien spécifiques
Il s’agit de structures dont les besoins en énergie sont élevés en raison de leur activité. On y retrouve notamment :
- La majorité des boulangeries (34.000 entreprises).
- De nombreuses boucheries et traiteurs (33.000 entreprises).
- Les pressings (3.000 entreprises).
- Certains fleuristes (14.000 entreprises).
- Certains restaurateurs.
- Les TPE des secteurs de l’industrie et de l’agroalimentaire.
Un Amortisseur d’affichage : 1/3 des TPE concernées n’atteignent pas le seuil de déclenchement de l’aide
L’Amortisseur ne se déclenchera qu’au-delà d’un prix minimum de 325€/MWH. Ce qui en exclue 34% des TPE ciblées, quel que soit le coefficient multiplicateur de leur facture.
Complexe dans sa compréhension, l’Amortisseur Électricité ne permet pas au chef d’entreprise de se projeter et donc de mettre en œuvre sereinement les moyens de la poursuite de son activité.
Il sera placé chaque mois devant le fait accompli d’une facture dont il ne maîtrise pas les tenants et aboutissants.
Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI commente : « L’enquête du SDI démontre que, en l’état actuel, les aides énergies prévues pour les TPE à compter de janvier 2023 sont très mal calibrées. Les pouvoirs publics se focalisent sur leurs capacités d’intervention estimées à 10Mds€ et non sur les besoins réels et ciblés des entreprises. En réalité, ces besoins sont très circonscrits mais particulièrement présents pour certaines filières. Nous estimons à 2Mds€ la somme nécessaire pour aboutir à une solution équilibrée, soit par entreprise sur une année, un montant proche de celui versé chaque mois aux structures fermées en période Covid. Nous sommes très loin du « Quoi qu’il en coûte » et de sa charge pour un bénéfice attendu aussi fort. Nous poursuivons notre dialogue avec Bercy pour que les entreprises concernées disposent le plus rapidement possibles d’informations claires et satisfaisantes qui leur permettront de traverser cette nouvelle épreuve. Le SDI reste la seule organisation à faire remonter des chiffres et données précises du terrain ».