Paris, 28 octobre 2024 – Le Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) appelle le gouvernement à réagir face à une situation économique critique qui menace des milliers de très petites entreprises (TPE).
Marc Sanchez constate : « les dernières réformes proposées par le gouvernement Michel Barnier risquent d’accentuer la fragilité d’un tissu entrepreneurial déjà durement touché par les crises successives. La volonté de réduire la dette nationale, sans égard pour les réalités des TPE, risque de provoquer un fort tassement économique aux conséquences irréversibles »
Les résultats de l’enquête menée auprès de 1 943 dirigeants de TPE révèlent que 88% des répondants perçoivent la politique de réduction de la dette comme une menace directe pour leur entreprise. La majorité d’entre eux estime que ces mesures, loin de stabiliser la situation, précipiteront la fermeture de nombreuses petites entreprises, essentielles au dynamisme économique et à la création d’emplois en France.
Les dangers d’une austérité mal calibrée :
- Hausse des charges sociales et du SMIC : Près de la moitié des TPE (45%) affirment que les récentes augmentations de charges, notamment liées à la hausse du SMIC, mettent en danger leur activité. Avec des marges déjà réduites, beaucoup se voient contraints de modérer les salaires (37%) ou de supprimer des postes (27%), une conséquence paradoxale qui va à l’encontre des objectifs d’amélioration des conditions salariales.
- Explosion des coûts énergétiques : 75% des TPE considèrent la hausse du prix de l’énergie comme un frein majeur à leur survie. L’augmentation de la TICFE (Taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité) imposée par le gouvernement ajoute une pression insoutenable sur les petites entreprises, déjà étouffées par des charges multiples. Sans un allègement ou des mesures compensatoires, beaucoup d’entreprises risquent de cesser leur activité dans les prochains mois.
- Réduction de l’aide à l’apprentissage : La baisse de l’aide à l’embauche des apprentis menace directement l’avenir professionnel des jeunes. 43% des TPE envisagent de supprimer ces postes d’apprentis, sapant ainsi un mécanisme clé pour la formation et l’insertion des jeunes travailleurs. Ce recul dans l’apprentissage risque d’aggraver les difficultés de recrutement dans des secteurs pourtant cruciaux, comme l’artisanat et l’hôtellerie-restauration.
- Pénurie de main-d’œuvre étrangère : Pour 53% des dirigeants de TPE, une politique plus restrictive en matière d’immigration affecterait négativement leur activité. En particulier dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie, qui dépendent d’une main-d’œuvre étrangère souvent indispensable à la pérennité de leur activité.
Un appel à des mesures adaptées et réalistes
Les difficultés économiques actuelles et les mesures d’austérité risquent de créer un cercle vicieux, où la baisse d’activité des TPE entraînerait des suppressions d’emplois, une augmentation des prix, et une baisse générale de la compétitivité. Les dirigeants d’entreprises sont unanimes : la politique actuelle doit être ajustée pour éviter un effondrement économique majeur.
Nous cumulons la double peine de taux de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques parmi les plus élevés du monde.
En d’autres termes, la France est surendettée.
Dans ce type de contexte, le seul levier pérenne de croissance à terme consiste selon le FMI à diminuer la dépense publique. Cette méthode est loin d’être celle retenue dans le Budget 2025.
A ce stade, le gouvernement ne formule aucune proposition concrète quant aux baisses de dépenses. La seule réponse à la crise budgétaire consiste en une augmentation généralisée des prélèvements obligatoires, y compris sur les TPE en rupture avec les promesses initiales du Premier Ministre.
En sacrifiant les TPE pour atteindre des objectifs de réduction de la dette, le gouvernement compromet la reprise économique et la cohésion sociale. Le SDI demande des mesures d’urgence pour alléger les charges sur les petites entreprises, garantir un accès abordable à l’énergie et maintenir les aides à l’apprentissage. Sans cela, le tissu entrepreneurial français pourrait subir un coup fatal, avec des conséquences dramatiques pour l’emploi et la prospérité du pays.
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