Enquête Flash – Situation Politique

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Un état d’esprit négatif pour 94% des artisans, commerçants et dirigeants de TPE

Alors que nous avions assisté à une légère remontée d’optimisme à la fin du second trimestre 2024, les conséquences politiques et institutionnelles des résultats des législatives anticipées sont venus précipiter l’immense majorité des professionnels indépendants dans un abîme de perplexité, d’attentisme et d’inquiétude.

Blocage institutionnel et économique

Pas de direction sans gouvernement.

L’absence de gouvernement n’est pas un obstacle en soi pour la conduite des affaires auquotidien, ainsi que le mentionnent 62% des personnes interrogées.

De fait, les services publics continuent à fonctionner normalement, l’URSSAF poursuit sesprélèvements et les taxes foncières sont en cours de réception à la date prévue.

Globalement, la vie suit son cours. Toutefois, nul ne sait à ce jour quelle politique, en l’occurrence économique, sera menée à terme. Professionnels et particuliers semblent naviguer à vue dans un climat perçu comme anxiogène, ce qui freine consommation et investissements.

Investissements et recrutements en fort repli

Alors qu’1 TPE 3 avait un projet d’investissement ou de recrutement en amont de la dissolution de l’Assemblée nationale :
– 69% des projets d’investissement sont suspendus ou annulés.
– 52% des projets de recrutement sont suspendus ou annulés.

Un choix qui semble circonscrit à la moins pire des solutions

Les principaux points du programme du NFP largement rejetés

  • Le SMIC à 1600€ nets/mois est rejeté par 79% des personnes interrogées.
    • De fait, les TPE concentrent près du 1/3 des salariés rémunérés au SMIC, parfois plus dans certains secteurs (hôtellerie-restauration, services à la personne).
  • La hausse des prélèvements obligatoires est rejetée par 89% des répondants.
    • L’augmentation des taxes/impôts/charges reste par principe urticant pour les professionnels indépendants. L’affirmation selon laquelle seuls les “riches” seraient concernés ne convainc pas, y compris parmi une population dont 48% gagne moins d’un SMIC mensuel pour 200H de travail/mois selon notre enquête de juillet 2024.
  • L’indexation des salaires sur l’inflation, rejetée par seulement 45% des répondants, présente semble-t-il moins de risques à leurs yeux.
    • Cette indexation est concrètement ce qui est vécu par les chefs d’entreprise depuis 2021 et ses multiples hausses du SMIC liées à l’inflation.

La crainte d’une politique de rigueur budgétaire.

Les tenants de l’orthodoxie budgétaire n’attirent guère plus les indépendants et dirigeants de TPE qui estiment à 57% une telle politique néfaste à leur activité. Il s’agit en tout état de cause de la politique qui est déclarée être menée depuis deux ans accompagnée du constat d’un niveau de défaillances d’entreprises rarement atteint sur les 33 dernières années.

Tous responsables ?

Le Président de la République loin de porter à lui seul la responsabilité de la situation

La dissolution anticipée de l’Assemblée nationale n’avait recueillie que 34% d’opinion favorable, selon notre enquête dédiée de juillet dernier. Ainsi, si un “principal” responsable de la situation politique actuelle devait être désigné, 46% des participants désigneraient le Président de la République.

Pour autant, la responsabilité des partis politiques est engagée à titre principal pour 40% d’entre eux. En définitive, lorsqu’ils prennent la parole, les répondants estiment que les responsabilités doivent aussi être partagées avec les citoyens et les médias.

La crise, sinon institutionnelle du moins politique, que nous vivons est ainsi considérée comme une défaite collective. Il n’en reste pas moins que les citoyens ne disposent plus à ce stade de la capacité de se prononcer par un vote.

Il revient en conséquence aux personnes élues le 7 juillet de se hisser à la hauteur des enjeux, de cesser la “lutte des partis au détriment de l’intérêt général” dans un “jeu politique inadmissible” selon les paroles de nombreux répondants.

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