Enquête SDI : État des lieux des TPE fin 2024 et perspectives pour 2025

AP 13.01

Paris, janvier 2025 — La dernière enquête annuelle réalisée par le SDI (Syndicat des Indépendants et des TPE), menée du 27 décembre 2024 au 3 janvier 2025, dresse un bilan de la situation actuelle des très petites entreprises (TPE) en France. Avec 1 602 répondants, cette enquête offre des enseignements précieux sur l’état d’esprit des dirigeants, leurs difficultés financières et leurs perspectives pour l’année à venir. Voici les principaux résultats.

Une année marquée par l’incertitude : un état d’esprit négatif persistant

L’année 2024 a été caractérisée par un climat d’incertitude et un état d’esprit négatif chez les dirigeants de TPE. L’enquête révèle que 88 % des répondants ont exprimé un état d’esprit négatif, en hausse par rapport aux années précédentes. En particulier, la proportion de chefs d’entreprise se disant désabusés est passée de 27 % à 36 %, tandis que ceux déclarant un état dépressif ont augmenté de 3 % à 10 %.

Des difficultés de trésorerie pour la majorité des TPE

Les tensions financières demeurent une préoccupation majeure pour les petites entreprises. L’enquête montre que 78 % des répondants rencontrent des difficultés de trésorerie, dont 22 % les jugent importantes. Les causes de ces problèmes financiers sont multiples :
– Hausse des coûts de l’énergie
– Inflation
– Remboursement des dettes liées au COVID (PGE, URSSAF)
– Charges administratives

Un chiffre d’affaires en baisse pour une TPE sur deux en 2024

L’année 2024 a été difficile sur le plan des revenus pour les petites entreprises. Une TPE sur deux a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires par rapport à 2023, et 17 % des répondants envisagent de cesser leur activité au premier semestre 2025 en raison de ces difficultés.

Un accès limité au crédit bancaire

L’accès au crédit bancaire reste un défi pour de nombreuses petites entreprises. Seuls 23 % des répondants ont sollicité un crédit bancaire en 2024, la majorité recherchant un crédit d’investissement plutôt qu’un crédit de trésorerie. Notamment, le taux d’acceptation des crédits de trésorerie a diminué tout au long de l’année, passant de 86 % au premier trimestre à 71 % au quatrième trimestre, avec des taux d’acceptation particulièrement bas pour les entreprises ayant contracté un PGE.

Des difficultés de recrutement

Le recrutement reste compliqué pour les TPE. Seuls 15 % des dirigeants ont recruté en 2024, tandis que 38 % déclarent ne pas avoir eu les moyens financiers de recruter. De plus, 26 % des entreprises ont réduit leurs effectifs au cours de l’année, principalement par des départs volontaires (22 %) et le non-renouvellement de contrats temporaires (20 %).

Des revenus personnels sous pression

Les tensions financières des entreprises ont eu un impact direct sur les revenus personnels des dirigeants. 48 % des chefs d’entreprise ont déclaré avoir perçu le SMIC ou moins en 2024, et 35 % ont vu leurs revenus personnels baisser par rapport à l’année précédente.

Des attentes vis-à-vis du nouveau gouvernement

La récente nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre suscite des réactions mitigées chez les chefs d’entreprise. Si 77 % des répondants espèrent une réduction des charges sociales et fiscales, une part importante reste sceptique quant à la capacité du gouvernement à répondre efficacement à leurs attentes.

Conclusion : des perspectives pessimistes pour 2025

L’enquête dresse un tableau préoccupant des défis auxquels sont confrontées les TPE à l’approche de 2025. Plus de deux tiers des répondants ne se sentent pas en mesure de développer leur activité au cours de l’année à venir. Ces résultats soulignent la nécessité de mesures de soutien ciblées, incluant un meilleur accès au crédit, une réduction des charges administratives et une aide financière pour aider les entreprises à surmonter les défis économiques actuels.

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