Tarif réglementé de l’électricité : la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) frappe au portefeuille

CRE

Depuis le choc de 2022, l’énergie est devenue un bien précieux. Le reflux des prix sur les marchés de gros constaté en 2023 n’a toujours pas permis, et de loin, de retrouver les tarifs d’avant-crise. 

Ces prix ne seront du reste probablement jamais recouvrés. La fin de l’abondance est là et l’ère est aux économies d’énergie… tout en renforçant l’usage de l’électricité notamment dans le domaine domestique (pompes à chaleur, véhicules électriques,…).

Or, l’énergie électrique présente le défaut majeur de ne pouvoir à ce jour être stockée sauf à coûts prohibitifs, contrairement au gaz ou au pétrole. 

S’en suivent des mouvements hiératiques des prix sur les marchés au jour le jour : des prix très élevés lorsque les besoins sont concentrés (période hivernale en journée notamment) et des prix très faibles voire négatifs lors de sur-production. 

C’est pourquoi les fournisseurs d’énergie utilisent le signal prix à l’appui de contrats comportant des heures creuses et des heures pleines censées refléter le cycle horo-saisonnier des besoins. 

Ce sont les conditions de ce signal prix qu’il conviendra de surveiller dans les prochains mois et prochaines années avec toujours le même objectif, à savoir inciter à déporter sa consommation sur des heures / jours / saisons de faible demande ou de forte production.

Ainsi, compte tenu de la modification de la structure de production de l’électricité en France avec le développement des énergies renouvelables et plus particulièrement du photovoltaïque, y compris résidentiel, la rentabilité de la production d’électricité en journée d’été a fortement chuté. 

Plusieurs propositions sont étudiées par la CRE : 

  • Modifier les heures creuses actuelles (7h-11h et 17h-21h de novembre à mars ; 7h-10h et 18h-23h en été) en privilégiant un régime heures creuses en été entre 2h et 6h ainsi qu’entre 11h et 17h.
  • Pour celles et ceux qui ont un régime heures creuses toute l’année entre 21h et 5h, l’évolution se ferait vers un régime inchangé en hiver mais modulé en été (23h-5h et 12h-14h voire 23h-6h et 12h-15h).

Concernant celles et ceux qui sont en régime base (sans différences tarifaires selon les heures et périodes de consommation), l’objectif est de les inciter à basculer en régime heures pleines-heures creuses avec une seuil minimum de basculement de 30% de la consommation globale sur les heures creuses. L’atteinte de cet objectif signifie simplement que la facture restera dans ce cas équivalente à celle de l’option base. Pour réaliser des économies, il conviendra donc de renforcer au-delà de 30% les usages en heures creuses.

Il ne s’agit à ce stade que de projections mais une chose reste certaine : la CRE entend diriger les usages en frappant au portefeuille.

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